Être ici et maintenant : l’ancrage
L’ancrage est essentiellement affaire d’équilibre et de connexion :
- Équilibre entre le physique et le psychique : une qualité de présence corporelle et un mental centré
- Connexion à soi, au monde auquel on appartient et à l’instant présent
S’ancrer consiste donc à être présent à soi et à son environnement en concentrant son attention afin de (re)trouver le calme intérieur. Suivez-moi, je vous ouvre le chemin…
L’ancrage, qu’est-ce ça signifie au juste ?
Sous ce terme assez générique se cache l’essence de notre existence : se sentir vivre et agir en son âme et conscience. Qu’il s’agisse de parler ou de se taire, d’être dans l’immobilité ou en mouvement, ce qui importe est la qualité de présence et de relation qui est à l’œuvre.
Cette notion d’ancrage est donc indissociable de la pleine conscience.
Être ancré c’est être aligné avec son être profond, ce qui implique de se connaître, là est le défi majeur. Le second défi étant d’installer cet état dans la constance.
Les obstacles d’accès à l’ancrage sont nombreux tant nous sommes en proie dans notre quotidien à la dispersion, à l’agitation voire à la confusion mentale. Car nous vivons bien souvent malgré nous trop dans notre tête : entre réflexion, analyse, anticipation ou bien encore rumination… On ne touche plus terre ! Ce sont ces excès qui sont néfastes et qui nous mènent à vivre hors-sol, déconnectés des ressources tant intérieures qu’extérieures. A force de n’être qu’un cerveau véhiculé, nous perdons pied quant à qui nous sommes dans notre essence et quel est le sens de ce que nous faisons.
L’intérêt est donc multiple et vise à cesser cette fuite et ralentir la course galopante du mental en revenant à notre sensation d’exister ici et maintenant.
Pourquoi le pratiquer ?
A force de pratique, la stabilité qu’offre ancrage permet de ne pas être trop ébranlé par les épreuves que la vie met sur notre chemin, offrant un certain recul face aux événements et parfois un nouveau regard qui dépouille ces aléas de leur caractère positif ou négatif. Tout devient expérience.
Cet ancrage est également essentiel pour se libérer des toxines et du stress car c’est grâce à cette connexion à la terre que se libère une voie de passage et de décharge du trop-plein psychique et émotionnel. Pour cela, une chose simple à faire pour vous décharger est de marcher pieds nus, en particulier dans l’herbe si vous le pouvez.
En somme, apprendre à s’ancrer est salutaire et nécessaire car cela ramène à l’essentiel. L’ancrage apporte une source et une ressource pour l’individu qui recouvre alors une sensation apaisante et sécurisante de sérénité, un repos du corps et de l’esprit.
Les voies d’accès
Sans vous en rendre forcément compte, vous alternez entre des moments où vous êtes bien ancré et d’autres où vous ne l’êtes pas. La première chose à faire consiste à attirer votre attention sur cet état par l’observation et l’écoute de soi qui permettent de ressentir ce qu’est et n’est pas l’ancrage.
Les voies d’accès sont multiples et personnelles. Certaines pratiques qui s’intègrent dans une philosophie de vie comme la sophrologie ou le yoga, entre autres, sont des voies royales car elles tendent vers l’union harmonieuse du corps et de l’esprit. Mais il y a également quantités d’autres occasions de développer son ancrage de manière régulière, il peut s’agir pour certains de s’adonner à la course à pied, pour d’autres de chanter ou bien encore de cuisiner de bons petits plats… Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises pratiques seulement des pratiques qui fonctionnent bien pour vous. Qu’importe le chemin, passer par le corps ou par l’esprit pour rallier l’un à la cause de l’autre sont deux options équivalentes.
L’ancrage concrètement
Il ne s’agit pas forcément de s’ancrer dans un lieu particulier mais de garder ses pieds sur terre où que l’on soit, de se sentir stable à l’image d’un arbre bien enraciné ou bien d’une montagne reposant solidement sur sa base.
Il ne s’agit pas non plus de cesser le fonctionnement du mental – ce qui est impossible et non souhaitable – mais d’éviter les excès en s’installant en son centre.
S’installer en son centre est une posture à la fois du corps et de l’esprit.
Concrètement cette notion peut s’engager :
- physiquement :
- sentir ses appuis fermes, ses pieds en prise avec le sol
- sentir son axe, sa colonne vertébrale droite et érigée
- sentir son centre de gravité, mains posées sous le nombril et respiration abdominale
- mentalement :
- se mettre à l’écoute des ressentis à travers les cinq sens
- ne pas alimenter les pensées, les laisser nous traverser
- fermer ses yeux et centrer son regard sur le 3ème œil (entre les sourcils)
- trouver un support de méditation visuel : poser son ancre, s’enraciner comme un arbre, se sentir telle une montagne
Tous ces éléments sont des vecteurs, retenez cependant que rien n’est gage absolu d’ancrage.
Créer un environnement propice peut également constituer une aide au démarrage. A l’idéal, on recherchera un environnement calme, bien aéré, non pollué dans un lieu confortable et à la bonne température. Mais cela peut devenir un piège car les fois où tous ces éléments ne pourront être réunis vous risquez d’être déstabilisé. Il est donc conseillé d’alterner l’expérience dans diverses conditions.
L’ancrage en sophrologie
Pour amener cet ancrage, en sophrologie nous pratiquons divers exercices de respiration, de détente corporelle, de visualisations et des techniques spécifiques telles que le geste-signal ou bien encore le mot-réflexe… Il s’agit de mettre d’accord votre corps et votre tête sur un geste précis et un mot qui vont vous ramener à un état de sérénité. Pour cela, il est nécessaire au préalable de se mettre dans un état de profonde relaxation. Lors d’une séance de sophrologie, cette relaxation est conduite par la respiration complète et la visualisation de la détente de chaque partie du corps via les systèmes.
Ainsi, une sorte de programmation s’opère qui grâce à la mémoire corporelle, permet une induction automatique au calme à chaque fois que vous remobilisez ce geste-signal et ce mot-réflexe. C’est un outil puissant utilisé par de nombreux sportifs avant l’épreuve et les grands orateurs avant leur discours.
Ancrage ou le message du massage
Le massage est également une voie privilégiée puisqu’il ramène aux sensations corporelles et à une écoute approfondie et positive de ses ressentis. Attribuons une mention spéciale à la réflexologie plantaire tout particulièrement adaptée car elle fait descendre la conscience sur nos premiers outils d’ancrage, nos pieds. Puissante et ré-équilibrante, elle est généralement très appréciée des personnes au mental hyperactif.
Les huiles essentielles sont aussi nos précieuses alliées pour optimiser les résultats et stimuler les sens : bois de santal, encens oliban, cèdre de l’atlas, myrrhe, ylang ylang ou bien encore vétiver, à utiliser diluées à une huile végétale lors du massage.
Les rouages de l’ancrage
L’ancrage est la base, la source de toute existence concrète et consciente.
Ainsi cette notion repose sur de nombreux socles :
- Confiance (en soi, en l’autre, en la vie)
- Capacité de connexion à la nature
- Capacité à être dans l’instant présent
- Sécurité affective satisfaisante
- Sécurité matérielle satisfaisante
- Relation à la famille apaisée (mère en particulier)
- Satisfaction des besoins vitaux
- Alimentation équilibrée
- Activité physique équilibrée
- Activité sexuelle satisfaisante
- Notion de survie équilibrée
Tous ces éléments ne peuvent être requis mais ils représentent autant d’axes de travail qui convergent à l’objectif d’ancrage.
Ancrage et centrage
La quête est donc celle du juste milieu entre conscience corporelle et clarté du mental.
Si l’on se place d’un point de vue spatial, le concept d’ancrage bénéficie d’une vision élargie.
Imaginez alors un fil qui nous tend et nous distend de façon plus ou moins permanente entre deux polarités pour nous mener à l’équilibre : polarité de la terre, du corps, de la matière et polarité de l’air, de l’esprit, de l’éther. Une reliance s’opère qui nous connecte et nous intègre au tout.
De même, à cette verticalité qui fait de nous des êtres debouts, nous ne pouvons dissocier le mécanisme d’attraction opposé et non moins complémentaire qu’est l’horizontalité.
C’est en effet par cette dernière que l’être étend ses racines ou bien se déplace, qu’il se déploie et opère l’expansion de sa conscience. Seule la rencontre de ces deux axes peut marquer un arrêt pour permettre à l’être de se centrer dans l’espace et le temps, à l’instant présent.
Mise en pratique
Je vous invite maintenant à mettre le tout en pratique grâce à la méditation guidée de l’arbre.
Un commentaire
Dosso Agnès
Bonsoir Amandine,
J’ai apprécié la lecture de votre article où je retrouve l’essence du yoga. Mes élèves apprécieront également, j’en suis convaincue, je leur transfère donc votre article!
Belle continuation sur ce beau chemin qui est le vôtre,
Agnès Dosso